Jacques Van Rillaer

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Jacques Van Rillaer
Jacques Van Rillaer en 2016.
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Jacques Van Rillaer, né le à Louvain, est un psychologue et ancien psychothérapeute belge, spécialiste des thérapies cognitivo-comportementales. Il est professeur émérite à l’université catholique de Louvain et à l’université Saint-Louis - Bruxelles, et mène des recherches historiques et critiques sur la psychanalyse, la vie et l'œuvre de Sigmund Freud.

Biographie[modifier | modifier le code]

Réorientation de jeunesse[modifier | modifier le code]

En 1962, il veut devenir prêtre et rejoindre l'ordre dominicain[1]. Ses parents lui ayant demandé de différer cet engagement d'au moins un an, il choisit d' « aider son prochain » en entreprenant des études de psychologie[1].

Diverses lectures comme en particulier certaines sur l'Inquisition, ainsi que La guérison par l'esprit de Stefan Zweig, « ami fidèle de Freud », ont provoqué sa « réorientation : [...] devenir psychothérapeute plutôt que Frère prêcheur »[1]. Or « à l’époque, qui pensait psychothérapie pensait psychanalyse »[1]. De 1965 à 1979, il est donc membre de l'école belge de psychanalyse[2].

Parcours académique[modifier | modifier le code]

Jacques Van Rillaer a fait ses études de psychologie à l’université catholique de Louvain (1962-1967). Il s’est spécialisé en psychologie clinique. En 1968, durant six mois, il a été assistant au département de psychologie clinique de l’université Radboud de Nimègue (Pays-Bas), où il a découvert les thérapies comportementales, plus particulièrement le traitement des phobies. La même année, il a été nommé assistant chargé de cours aux facultés universitaires Saint-Louis (devenus l'université Saint-Louis - Bruxelles). En 1972, il soutient sa thèse de doctorat : L’agressivité dans la pensée freudienne, qui a donné lieu à un livre publié en 1975[3]. En 1974, il a été nommé chargé de cours à temps plein à la faculté de médecine de l’université catholique de Louvain et chargé de cours extraordinaire à l’université Saint-Louis - Bruxelles.

En 1980, il est nommé professeur dans les deux universités. Il devient ensuite professeur émérite.

De la psychanalyse à la psychologie scientifique[modifier | modifier le code]

Jacques Van Rillaer a travaillé un an comme psychologue praticien au Centre consultatif pour les études et cinq ans au Centre de psychologie clinique du professeur Jacques Schotte. Il a été membre de l’École belge de psychanalyse de 1965 à 1979. Il a effectué son analyse didactique de 1965 à 1969. Il a pratiqué la psychothérapie d’orientation freudienne de 1969 jusqu'au moment de sa démission de l’École belge de psychanalyse en .

De 1979 à 1983, sa pratique de la psychothérapie fut largement inspirée des conceptions développées par Carl Rogers.

De 1983 à 1986, il s’est formé aux thérapies cognitivo-comportementales (TCC) à l’Association flamande de thérapie comportementale. Parallèlement, il a entamé une pratique de comportementaliste, en se spécialisant dans le traitement des troubles anxieux.

Critique de Freud et de la psychanalyse[modifier | modifier le code]

Selon Marie-Christine Granjon, Jacques Van Rillaer « se présente lui-même comme un psychanalyste défroqué passé dans le camp de la psychologie scientifique procédant par hypothèses vérifiables »[4]. Sans se contenter « de critiquer Freud et ses disciples (divisés entre eux) », il propose comme « alternative à la psychanalyse : la psychologie “scientifique” qui intégrera les hypothèses les plus valables du freudisme (importance de la sexualité, inconscience de nos motivations...) »[4]. Dans sa critique de son ouvrage Les illusions de la psychanalyse, Jean-Dominique Robert salue un travail qui « démystifie avec raison certaines présentations vulgarisatrices de l'analyse », bien qu'il estime l'ouvrage trop polémique[5]. Francès Robert décrit quant à lui un « remarquable ouvrage », constituant « une étude et une mise au point très rigoureuse et documentée »[6]. En 2022, à propos de son ouvrage Les désillusions de la psychanalyse, version révisée de Les Illusions de la psychanalyse, le psychologue Nicolas Gauvrit décrit un livre « nécessaire », en précisant que « Jacques Van Rillaer n’est pas en guerre contre les psychanalystes et reste nuancé dans sa critique »[7].

Au sujet de son ouvrage La Gestion de soi, Francès Robert décrit « un travail de psychologue aboutissant à définir des stratégies pour agir sur soi-même (celles qui ont fait leurs preuves) »[6].

Jacques Van Rillaert est l'un des principaux auteur du Livre noir de la psychanalyse (2005) ; une semaine après sa parution, il livre une analyse des arguments employés par Élisabeth Roudinesco pour attaquer cet ouvrage dans divers médias, concluant qu'elle manie la mauvaise foi et n'appuie pas ses arguments sur des références bibliographiques[8] ; il fait aussi partie des rares auteurs qui ont pu exprimer dans la presse leur critique de l'ouvrage de Roudinesco Sigmund Freud en son temps et dans le nôtre, contribuant selon Éric Coulombe et Serge Larivée à montrer que cet ouvrage relève de « la démarche intellectuelle d’une croyante »[9].

Il fait partie des quatre psychanalystes déconvertis interviewés par Sophie Robert dans son reportage qualifiant la psychanalyse de pratique sectaire sans fondements scientifiques[10].

En 2020, lors de l'affaire Matzneff, il critique les propos de Françoise Dolto, qui a déclaré que les fillettes victimes d'inceste seraient consentantes dans son ouvrage L'enfant, le juge et la psychanalyste[11].

Publications[modifier | modifier le code]

Comme auteur[modifier | modifier le code]

  • Les Illusions de la psychanalyse, Mardaga, 1980, 4e éd, 1996 (ISBN 2870091281).
  • La Gestion de soi, Mardaga, 1992, 4e éd., 2000 (ISBN 2870095163).
  • Les Thérapies comportementales, Bernet-Danilo, coll. « Essentialis », 1995 (ISBN 2909509583).
  • Les Colères, Bernet-Danilo, 1999 (ISBN 2912663253).
  • Psychologie de la vie quotidienne, Odile Jacob, 2003 (ISBN 2738113451).
  • La nouvelle gestion de soi : ce qu'il faut faire pour vivre mieux, Mardaga, 2012.
  • J. Van Rillaer, « La psychanalyse freudienne : science ou pseudoscience ? », Pratique neurologique - FMC, vol. 3, no 4,‎ , p. 348–353 (DOI 10.1016/j.praneu.2012.09.001, lire en ligne, consulté le ).
  • Freud & Lacan, des charlatans ? Faits et légendes de la psychanalyse, Mardaga, 2019 (ISBN 978-2804707828).
  • Les désillusions de la psychanalyse, Mardaga, 2021 (ISBN 9782804709914) DOI : 10.3917/mard.vanr.2021.01. [lire en ligne]

Comme co-auteur[modifier | modifier le code]

Contribution d'ouvrage[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Jacques van Rillaer, « Jacques Van Rillaer : De Freud et Lacan aux TCC », sur blogs.mediapart.fr, (consulté le )
  2. « Jacques Van Rillaer, ex-psychanalyste : "Freud était le Didier Raoult de son époque" », L'Express, (consulté le ).
  3. Jacques Van Rillaer, L'agressivité humaine : approche analytique et existentielle, vol. 59, Bruxelles, Dessart et Mardaga, coll. « Psychologie et sciences humaines », 1975 (2e éd. 1988), 268 p. (ISBN 978-2-87009-062-6 et 2-87009-062-5, lire en ligne)
  4. a et b Marie-Christine Granjon, « Jacques Van Rillaer, Les illusions de la psychanalyse, 1980 » [Compte-rendu], In: Raison présente, n°72, 4e trimestre 1984. Rationalisme et religions, p. 175-176, [lire en ligne].
  5. Jean-Dominique Robert, « Jacques Van Rillaer, Les illusions de la psychanalyse », Revue Philosophique de Louvain, vol. 79, no 44,‎ , p. 593–596 (lire en ligne, consulté le ).
  6. a et b Robert Francès, « J. Van Rillaer, La Gestion de soi, 1992 », Raison présente, vol. 113, no 1,‎ , p. 153–154 (lire en ligne, consulté le ).
  7. Nicolas Gauvrit, « Les Désillusions de la psychanalyse, Jacques Van Rillaer, Mardaga, 2022, 432 pages, 24,90 € », Cerveau et Psycho, vol. 145, no 7,‎ , p. 93b–93b (ISSN 1639-6936, lire en ligne, consulté le ).
  8. Romina Bianco et Esteve Freixa i Baqué, « Elisabeth Roudinesco ou comment utiliser les médias pour discréditer les opposants à la théorie freudienne », Cahiers de Psychologie Politique, vol. 11, no 11,‎ (ISSN 1776-274X, DOI 10.34745/numerev_265, lire en ligne, consulté le ).
  9. Éric Coulombe et Serge Larivée, « La démarche intellectuelle d’une croyante », PSN, vol. 13, no 3,‎ , p. 53–75 (ISSN 1639-8319, DOI 10.3917/psn.133.0053, lire en ligne, consulté le ).
  10. « Interview : 4 « déconvertis » de la psychanalyse la qualifient de sectaire et sans fondements (vidéo) », sur psychomedia.qc.c, (consulté le ).
  11. Thomas Mahler, « Françoise Dolto disait des choses plus absurdes que Freud », Le Point, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]