Samy Briss

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Samy Briss
Samy Briss en Roumanie en 2023.
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (94 ans)
IașiVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Lieux de travail
Tel Aviv (-), Paris (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata

Samy Briss est un peintre, graveur et sculpteur franco-israélien né le à Iași en Roumanie.

Sans se rattacher à aucune école picturale, son œuvre est imprégnée par le surréalisme et le néo-primitivisme.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Samy Briss est né le à Iași, alors capitale roumaine de la Moldavie, dans une famille juive de la petite bourgeoisie. Son père, Sapsi Briss, travaillait pour l’entreprise Philips et sa mère Ester Winter dirigeait un petit atelier de haute couture. Durant la Seconde Guerre mondiale, il souffrira de privations, mais reconnaitra paradoxalement que l’antisémitisme institutionnel excluant les enseignants juifs des écoles, des lycées et des universités, lui permettra de bénéficier des plus grands professeurs.

Les années roumaines[modifier | modifier le code]

En 1949, poussé par sa mère, il entre à l'École des beaux-arts de Bucarest et renonce à une carrière de journaliste sportif.

Entre 1950 et 1954, il fréquente l’atelier du peintre Camil Ressu et réalise ses premières affiches et gravures. Entre 1955 et 1957, il participe à diverses expositions d’art graphique et de peinture. Il crée des décors et des costumes de théâtre et travaille comme assistant à la classe de scénographie de l’Institut Théâtral de Bucarest.

En 1957, il expose pour la première fois à la Triennale de gravure en Suisse, où il représente la Roumanie.

En 1958, Samy Briss, comme de nombreux intellectuels roumains, est victime de la vague de répression organisée par le régime communiste. Sa première exposition de peinture à Bucarest est interdite.

Les années israéliennes[modifier | modifier le code]

En 1959, Samy Briss quitte la Roumanie avec sa famille. Après un long voyage à travers l’Europe, il s’installe en 1960 en Israël. Il y fait la connaissance du cofondateur du mouvement Dada, Marcel Janco, une amitié fructueuse et déterminante pour le reste de sa carrière.

En 1960, il épouse l'architecte Ruth Schafer, qui meurt en 1980.

De 1961 à 1966, il réalise de nombreuses œuvres pour des édifices publics et des institutions israéliens, et est invité à la Biennale internationale de l’affiche de Varsovie. En 1967, il expose pour la première fois à Tel-Aviv, sur les conseils du sculpteur Dani Karavan.

De 1968 à 1970, il participe à plusieurs expositions collectives en Israël et à l’étranger.

En 1971, Samy Briss obtient un premier contact avec la galerie parisienne Romanet. L'année suivante, en 1972, il fait ses premières expositions à Paris et aux États-Unis.

Les années françaises[modifier | modifier le code]

En 1974, Samy Briss s’installe définitivement à Paris.

En 1980, il rencontre l'artiste-peintre et sculptrice néerlandaise Miriam Speet à Maastricht, qu’il épousera en 1985. Le couple donnera naissance à deux fils, Boris en 1986 et Simon en 1988.

Depuis 2013 il partage sa vie entre Paris et son atelier à Chateauneuf-de-Gadagne dans le Vaucluse.

Il est nommé Citoyen d'Honneur de la Commune de Chateauneuf-de-Gadagne en 2019.

Il est nommé Chevalier des Arts et des Lettres en 2019.

Il est nommé Citoyen d'Honneur de la Ville de Iași en Roumanie en 2023.

Réception critique[modifier | modifier le code]

Le poète Frédéric Jacques Temple écrit dans L’imagier de la mémoire, un livre consacré à l'artiste[1] : « il a emporté avec lui la Moldavie, ses chants, ses proverbes, les fresques de ses monastères, l’éclat des céramiques paysannes […] les hauteurs vertes et roses de Jérusalem, le silence flamboyant du désert, les rochers polychromes et les palmiers du pays du Livre […] »

Jean-Marie Tasset dans Le Figaro[2] dit de lui : « la prise du rêve et de la poésie […] les personnages hiératiques semblent immatériels et se détachent sur des fonds bleus, ocre, dorés qui ont la somptuosité des icônes […] »

Pour la revue L'Œil[3], Samy Briss « mêle le sacré et le profane et aboutit à un style très personnel de symboliques poétiques et mythiques qui apportent un mystère qui intrigue. »

Pour Marcel Janco, « la technique et les couleurs, inspirées de l’iconographie byzantine sont excessivement bien maitrisées. La totale liberté de composition de Briss est une poésie du dessin qui nous conduit à l'abîme jusqu'au rêve »[4].

Dans Le Figaro encore, le critique Yves Berger souligne que Samy Briss modifie la Création en amputant et déformant les formes : « On revient, ici, au reproche que le peintre adresse à la création. D'elle, il accepte tout sauf, allez savoir pourquoi, le haut et le bas des formes […] devant ses tableaux mystérieux et troublants, chacun de reconnaitre qu'il a raison[5] ».

Selon Les Nouvelles Littéraires, « Samy Briss montre d'une manière exceptionnelle que l'art populaire est toujours un filon riche de sève pour toutes les formes artistiques[6]. »

Expositions[modifier | modifier le code]

Expositions personnelles[modifier | modifier le code]

  • 1967 : galerie Nathan, Tel-Aviv, Israël.
  • 1972 : Olive Tree Gallery, Philadelphie, États-Unis.
  • 1975 : galerie Romanet, Paris, France.
  • 1975 : Perlings Galerie, Krefeld, Allemagne.
  • 1980 : Elca London Gallery, Montréal, Canada.
  • 1985 : galerie zur Krone, Bätterkinden, Suisse.
  • 1985 : Judge Gallery, Washington, États-Unis.
  • 1986 : Hadassa Gallery, Tel-Aviv, Israël.
  • 1988 : Poulsen Gallery, Passadena, États-Unis.
  • 1989 : Meissner Galerie, Hambourg, Allemagne.
  • 1991 : Noortman Gallery, Maastricht, Pays-Bas.
  • 1992 : Odakoyu Gallery, Tokyo, Japon.
  • 1992 : Elisabeth Den Bieman de Haas, Amsterdam, Pays-Bas.
  • 2004 : Opera Gallery, Singapour, Singapour.
  • 2004 : Opera Gallery, Paris, France.
  • 2007 : Dima Gallery, Paris, France.
  • 2011 : Stern Gallery, Tel-Aviv, Israël.
  • 2013 : Twee Pauwen Gallery, La Haye, Pays-Bas.
  • 2018 : galerie Minsky, Paris, France.
  • 2018 : Galerie Saphir, Paris, France.
  • 2019 : Galerie Minsky, Paris, France.
  • 2020 : Twee Pauwen Gallery, La Haye, Pays-Bas.
  • 2021 : Galerie Minsky, Paris, France.
  • 2023 : Musée Tarii Crisurilor à Oradea, Roumanie.
  • 2023 : Musée des Beaux-arts (Muzeul de Arta) à Cluj-Napoca, Roumanie.
  • 2023 : Musée de l'Union (Muzeul Unirii din Iași) à Iaşi, Roumanie.
  • 2023 : Centre Culturel ARCUB à Bucarest, Roumanie.

Expositions collectives[modifier | modifier le code]

Décorations murales[modifier | modifier le code]

  • Hôpital Hadassa, Jérusalem, Israël.
  • Hôpital Tel HaShomer, Tel-Aviv, Israël.
  • Institut Weizmann, Rehovot, Israël.
  • Hôtel Sheraton, Tel-Aviv, Israël.
  • Médiathèque, Châteauneuf-de-Gadagne, France.
  • Théâtre de Kfar Saba, Israël.

Œuvres dans les collections publiques[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. L'Imagier de la mémoire, Éditions Editart, Genève 1998
  2. « Briss : la prise du rêve », Le Figaro, 18 novembre 1977.
  3. Préface au catalogue de l'exposition galerie Hadassa de Tel-Aviv.
  4. Marcel Janco dans préface au catalogue de l'exposition galerie Hadassa de Tel-Aviv.
  5. Yves Berger, « Les mutilations de Samy Briss », Figaro,‎ .
  6. Les Nouvelles Littéraires,  .

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Georges Banu, Samy Briss, Visages, Genève Éditions Editart 2021.
  • Iasi Zile Negre. Pogrom de Iași, textes de Curzio Malaparte et Jil Silberstein, Paris, Éditions Caractères, 2017.
  • Shmuel T. Meyer, Samy Briss, préface, Frédéric Jacques Temple, Anima, Genève, Éditions Editart, 2016.
  • Benjamin Fondane, Samy Briss, Apparitions imaginaires dans la nuit, Paris, Éditions Caractères, 2013.
  • Frédéric Jacques Temple, Samy Briss, Entre la lune et le soleil, Genève, Éditions Editart, 2010.
  • Frédéric Jacques Temple, Samy Briss, Si je t'oublie…, Genève, Éditions Editart, 2009.
  • Frédéric Jacques Temple, Samy Briss, Oiseau, Paris, Éditions Dima, 2008.
  • Michel Bohbot, Samy Briss, Poissons des nuages, oiseaux des vagues, Paris, Éditions Dima, 2007.
  • Michel Bohbot, Samy Briss, Les semailles de la couleur, Paris, Éditions Opera Gallery, 2006.
  • Frédéric Jacques Temple, Samy Briss, Un imagier de la mémoire, Genève, Éditions Editart, 1998.
  • Jeanine Warnod, Samy Briss, [monographie], Suisse, Éditions Zur Kron, 1990.
  • Samy Briss Le cantique des cantiques, Jérusalem, Édition Jacques Soussana, 1990.
  • Pierre Mazars, Samy Briss, Les Saltimbanques, Paris, Éditions Romanet, 1979.
  • René Barotte, Samy Briss, Paris, Éditions Romanet, 1976.

Liens externes[modifier | modifier le code]