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Utilisateur:Moustaphandong/Brouillon

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Cheikh Fodé Lamine NDONG, Mafodé NDONG ou Fodé Demba est un chef religieux, politique et militaire sénégalais. Résistant colonial[1], il est connu pour avoir répandu l'Islam dans plusieurs contrée du Sénégal et de la Gambie et ayant largement collaboré avec l'Almamy Maba Diakhou BÂ.

Il est par ailleurs un grand Maître Soufi connu pour son compagnonnage avec Cheikh Saad Bouh Aidara.
Il occupe une place centrale dans l'expansion de l'islam et du Soufisme entre le Sénégal et la Gambie.

Il est né en 1821 dans les îles du Saloum précisément à Diogane, situé dans la Région de Fatick , département de Foundiougne, arrondissement de Niodior et est mort en 1914.

Historiographie[modifier | modifier le code]

L'histoire de Fodé Lamine NDONG, à l'instar de tous les résistants à la colonisation française a été très faiblement effleurée par l'histoire écrite du Sénégal. La majorité de son parcours écrit et édité provient de sources anglo-saxonnes.

Sa résistance à la colonisation française lui ayant valu un acharnement idéologique fait que les premières sources de son vécu étaient essentiellement hagiographiques jusqu'à la découverte d'écrits de source universitaire un demi siècle environ après sa mort.

Biographie[modifier | modifier le code]

Le Cheikh, Fodé Lamine NDONG appartient à la lignée matrilinéaire sérère « Fata fata ». Sa mère se nomme Gnîlâne Faye. A sa naissance, son père Bourey lui donna le nom de Jâta (le lion). A cette époque, tout son village vivait en plein paganisme et était réputé dans la pratique de la sorcellerie.

Jeunesse[modifier | modifier le code]

En 1842, alors âgé de 21 ans, le jeune Jâta effectua un voyage en Gambie en compagnie de son oncle.
Ce périple lui a permis de s’initier au Coran, à la connaissance et à renforcer son outillage islamique.
Après sa formation qui lui a valu le titre de « Fodé » et conformément aux recommandations divines :{ «…Les croyants n’ont pas a quitter tous leurs foyers. Pourquoi de chaque clan quelques hommes ne viendraient-ils pas s’instruire dans la religion, pour pouvoir a leur retour, avertir leur peuple afin qu’ils soient sur leur garde.. » (Coran, S 9 : V 122)}, il revint chez lui pour convertir sa tribu en Islam et leur apprendre cette religion.

Islamisation[modifier | modifier le code]

Après une période de formation de 20 ans, il revint chez lui prêcher la bonne voie. Pendant sept ans de vaines tentatives de conversion, sa tribu opposa un refus catégorique à l’islamisation. Ce fait l'obligea à passer à la vitesse supérieure. En effet, Fodé Demba (comme l’appellent les « manding ») revint une seconde fois en Gambie afin de préparer une grande offensive victorieuse. Celle-ci eut lieu en 1879, après le décès de Maba Diakhou Bâ en 1867. Cette Guerre Sainte, se solda par la conversion des habitants des îles du Saloum, notamment ceux de l’arrondissement Niodior.

Auto Exil[modifier | modifier le code]

Quelques années après cette guerre qui entraina l’islamisation de la contrée, Fodé Demba quitta, une troisième fois, son terroir natal en 1900 en direction de Nimzatt, République Islamique de Mauritanie.

Menace Colonial[modifier | modifier le code]

D’aucuns pensent que la raison de ce déplacement, se trouve dans le rapport de l'administrateur colonial Martial Merlin, Directeur des Affaires politiques de cette époque, au Gouverneur, à l’occasion de la réunion du Conseil privé, au sujet du Saint Homme, Cheikh Ahmadou Bamba MBACKE.
Dans ce rapport, Mr Merlin écrit : « ainsi est-il de toute nécessité, Mr le Gouverneur, pour ramener le calme dans le Ndiambour, le Djolof et le Baol, pour ne pas mériter le même reproche de ‘’tolérance excessive’’, que prononça le Gourverneur au sujet de notre attitude à l’égard de Mamadou Lamine en 1886…»[2].

Rencontre avec Cheikhna Cheikh Saad Bouh Abihi[modifier | modifier le code]

Sa rencontre avec Cheikh Saadbou Aïdara, en Mauritanie, eut lieu en 1901 et le séjour dura dix ans. Il retourna au Sénégal en 1911.

Fodé Demba qui s’est vu attribué le titre de ‘’Cheikh’’ par Cheikhna Cheikh Saadbou pendant son séjour en Mauritanie, fut confronté à beaucoup de difficultés en faisant le parcours entre Diogane et Nimzatt. Faute de provisions suffisantes,Il fut contraint d’user parfois de feuilles d’arbre pour tromper sa faim.
Au terme de ce séjour qui fut sanctionné par le titre honorifique de Cheikh qui s'ajoutait de Fodé, il fit forer un puits à Touweyziqt connu pour son aridité et la rigidité de la terre pour l’offrir à Cheikh Saad Bouh Aidara. Celui-ci, satisfait de ce cadeau, déclama à son honneur dans un poème : ″ Le puits de Touweyziqt est source de félicité et de miséricorde… Par la volonté de Celui qui régente tout sur terre "[3].

Avant de quitter la Mauritanie, Cheikh Saad Bouh Aidara lui fit des prédictions en lui disant : ″ Cheikh Fodé Lamine, à ton retour au Sénégal, tu tenteras de dissimuler ta valeur spirituelle réelle. Mais quoiqu’il en soit, cette valeur se révélera au grand jour moins d’une centaine d’années après ton décès. Tu dois donc veiller à ce que tu sois enterré loin des cimetières du village, pour éviter toute confusion ultérieure″.

Retour à Sénégal[modifier | modifier le code]


Après les dix ans passés entre Nimzatt et Touweyziqt, l’heure du retour sonna pour Cheikh Fodé Muhammad Lamine Ndong.

Diogane, son village natal et les villages environnants l’attendaient avec anxiété. Une mission d’Imam et d’éveil de conscience en Islam était inscrite sur son destin. Il est reconnu qu'il s'y ests adonné avec dévotion. Les disciples formés au village constituaient des pionniers en la matière. Ainsi, lors des fêtes de ‘’Tabaski’’ et de ‘’ Korité ’’, des guides émissaires étaient envoyés, officier ces célébrations religieuses dans des villages tels : Fâliyya et Thialâne où les imams Mâ Ansou Ndong et Bâka Daba Sarr y étaient respectivement délégués pour la circonstance et pour diriger la prière.

Ses Premiers Lieutenants[modifier | modifier le code]

Parmi ses lieutenants les plus célèbres, nous pouvons citer, entre autres : -Sambou Yandé Sarr, son neveu ; -Mâ Ansou Diouf qui, sur son ordre, participa à une des guerres de Maba Diakhou BÂ durant laquelle il fut blessé Celle-ci eut lieu à Kagne Mor et Paoskoto (dans le Saloum). Ma Ansou Diouf est également le grand-père de M Ousmane Ndiaye, l’actuel chef de village de Diogane ; -Djîta Sarr ; père de Bôurey Sarr (appelé ‘’Borom Bâssoul’’) ; - Fâamara Nguesse de Niodior et -Sékou NGor Sarr, grand-père du grand lutteur Doudou Bâka Sarr, etc.

Vision Prospective[modifier | modifier le code]


De son vivant, Cheikh Fodé avait ordonné à ses parents et disciples de l’enterrer loin des concessions du village conformément à la recommandation de Cheikh Saad Bouh Aidara.

Cheikh Fodé, à son tour, avait prédit que le village, très éloigné de l’endroit qu’il a désigné pour son tombeau, viendrait jusqu'à lui. Cette prédiction est devenue réalité. Et à l’occasion de la pose de la première pierre de la mosquée et du ‘’Daara’’ en construction en vue de pérenniser l’œuvre de Cheikh Fodé, Cheikhna Cheikh Bounâna Aïdara, Khalife Général de la Tarîqa Qadiriyya, a demandé aux disciples, l’institution d’une Ziarra annuelle en la mémoire de Cheikh Fodé Muhammad Lamine Ndong, à laquelle il a assisté personnellement.

Sa Progéniture[modifier | modifier le code]


Le grand ‘’ Moujahid’’ laissa à la postérité une progéniture qui s’élève à vingt quatre enfants (quatorze garçons et dix filles), que sont : - Mâ Ansou Ngara : père de Birama Ansata (père du Khalife El H Doudou) et de l’imam Moussa Ansata. - Siga Ngara et Bintou Ngara. - Mamadou Mouni Daba ; Mama Daba :. - Sî Kokoye, Mâdi Kokoye, Gnyma Kokoye ; - Lamine Ndong, Sékou Ndong, Ramatoulaye, Yankhoba Ndong, Mama Ndong. - Abdou Mâma, Ismael Mâma ; Sitapha Mâma, Seyni Mâma (Poète). Fatou Mâma, Amina Mâma, Sadio Mâma. - Sana Fathia et Oudié Fathia. - Adama Diéy et Hawa Diéy

Rappels Historiques[modifier | modifier le code]

Un constat unanime s’impose dans toute cette contrée des îles du Saloum. L’empreinte du Cheikh Fodé était tellement forte dans les mentalités que dès leur conversion son nom était invoqué au début de toute entreprise par : "Salli alâ Fâ Fodé" (Qu’Allah répande Sa Miséricorde sur le Cheikh Fodé).

En outre, de sources concordantes, de retour de la Gambie pour préparer la guerre sainte, les habitants de Diogane qui croyaient en lui, l’avaient suivi dans son prosélytisme jusqu'à Bétinty (Gambie) où ils proclamèrent leur adhésion et soumission en Islam. Ngees Sarr, père de son lieutenant Sambou Yandé Sarr, était le seul habitant, converti, resté au village à cause de son âge avancé. Et il rendit l’âme avant même le déclenchement de la Guerre Sainte.

En 1862, le premier retour de Fodé Demba à Diogane coïncida fortuitement avec le soulèvement d’une tempête provoquant le chavirement d’un nombre important de pirogues ayant entrainé beaucoup de pertes en vies humaines et en matériels dont ses livres.
Un des fils du Cheikh Fodé (Seyni Mâma) a bien dit, dans un poème en sérère, dans un style métaphorique en ces termes : ″ Le bateau de l’Islam était bloqué aux larges de l’océan et c’est bien Cheikh Fodé Lamine Ndong, fils de Bourey et de Gnîlâne, mes grands parents, qui l’a fait pénétrer dans les îles. ″

En 1977, l’imam de Diogane Arfang Bak Sarr, un des dignes érudits de ce village et arrière petit fils de Sambou Yandé Sarr, était en retraite spirituelle dans son champs où se trouve le mausolée de Cheikh Fodé, faisait cette confidence à ses enfants réunis autour de lui : ″ Sachez que tôt ou tard des gens viendront s’intéresser à ce tombeau et ils lui accorderont l’intérêt qui sied à son rang et le réhabiliteront. ″ Cette prédiction déjà faite par Cheikh Saad Bouh s’est effectivement réalisée.

Cheikh Fodé Lamine Ndong a mené, en compagnie de ses disciples, de nombreux combats de prosélytisme religieux à l’intérieur des îles du Saloum durant lesquels son neveu Sambou Yandé Sarr avait fait preuve de courage. Ces hauts faits de guerre lui ont valu le titre de martyr Falya (village).

Celui–ci mis à part, les autres villages convertis par Cheikh Fodé ont pour noms : Moundey, Djirnda, Bâssârr, Bâssoul, Thialâne, Ngadior, Siwo...

Soufisme[modifier | modifier le code]

Maîte Soufi[modifier | modifier le code]


Cheikh Fodé Lamine est un maître incontestable du Soufisme au Sénégal et en Gambie connu pour son appartenance à la Qadiriyaa fondé par Cheikh Abd Al Qadir Al-Jaylani. Il s'est particulièrement distingué par son comportement en ce sens par son amour du travail, n'acceptant de vivre qu'à la sueur de son front et un détachement absolu aux biens de ce bas monde. En effet le Cheikh n'a jamais accepté de remplacer les souverains dans les contrées qu'il avait converties à l'Islam.

Prodiges[modifier | modifier le code]

La vie de Cheikh Fodé Muhammad Lamine Ndong est émaillée de prodiges. Lors de son séjour en Mauritanie, Cheikhna Cheikh Saad Bouh lui avait prédit : ″qu’ à chaque fois que de l’eau sort de ton chapelet durant une prière, sachez qu’elle est exaucée″. La prédiction était devenue réelle. A son retour, Cheikh Fodé était très sollicité pour divers besoins. Ce signe prémonitoire avait rendu sa célébrité dans son terroir natal Diogane et villages environnants plus visible auprès des populations qui accouraient le solliciter de partout.

Ses Surnoms[modifier | modifier le code]

De son vrai Nom Muhammad Lamine NDONG, il eut plusieurs surnom souvent lié à son érudition sur le plan mystique ou théologique. Ses noms les plus répandu sont:
-Muhammad Lamine NDONG

-Mafodé Demba NDONG

-Fodé Demba

-Fodé Karamo

-Fodé Kaba

-Cheikh Fodé Lamine NDONG

Fodé , Cheikh, Kaba, Karamo sont tous des conséquences de son parcours et sont devenus finalement les noms les plus populaires.

Liens Externes[modifier | modifier le code]

Ziarra Annuelle Cheikh Fodé Muhammad Lamine NDONG
Imperialism and Islam in SENEGAL

Diogane Village d'origine de Fodé Lamine NDONG

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Martin A. KLEIN - Islam and Impérialism AMbassadeur MAfodé NDONG - Le Combattant de la Foi

  1. Martin A. Klein, Islam and Imperialism in Senegal. Sine-Saloum 1847-1914, Edinburgh University Press, 1968
  2. Assane Mboup - Le parcours inédit du serviteur Cheikh Ahmadou Bamba
  3. S.E.M. Ambassadeur Mafodé NDONG, Le combattant de la Foi