-Dépêche-toi, Gretel, mon invité me rejoint tout de suite.
-Très bien, Monsieur, je vais tout préparer, répondit Gretel.
Pendant ce temps, le maître alla voir si la table était bien mise, puis il prit son grand couteau, avec lequel il avait l'intention de découper les poules, et se mit à l'aiguiser dans le couloir. Sur ces entrefaites, l'invité arriva et frappa poliment à la porte de la maison. Gretel courut voir qui était là et, à la vue de l'invité, elle posa un doigt sur sa bouche en disant: « Silence! Silence! Dépêchez-vous de vous en aller, car si mon maître vous voit, ce sera votre malheur. Il a beau vous avoir invité à souper, il n'a pas d'autre intention que de vous couper les deux oreilles.
Ecoutez un peu comme il aiguise son couteau pour cela. » L'invité entendit le bruit du couteau que l'on aiguisait et descendit les escaliers aussi vite qu'il pouvait. Gretel ne fit ni une, ni deux, et courut trouver son maître en poussant des cris:
-C'est un sacré invité que vous avez convié là! s'exclama- t-elle.
-Pourquoi donc, Gretel? Que veux-tu dire par là?
-Oui, dit celle-ci, je m'apprêtais justement à porter les deux poules à table, et il me les a prises du plat et est parti avec en courant.
-Voilà bien des manières! fit le maître, qui regrettait les belles poules. Si seulement il m'en avait laissé une, pour que j'aie quand même quelque chose à manger.